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Plus de 1000 soldats supplémentaires en Lorraine, à la suite des attentats de janvier


«Des effectifs qui devaient être supprimés ne le seront pas. Au contraire. Ce n'était pas arrivé depuis 1966», soutient l'officier général de la zone de défense et de sécurité Est. (photo Républicain lorrain)

À la suite des attentats de janvier, une unité de près de deux cents hommes va être créée dans cinq régiments lorrains. Ces créations sont une des grandes annonces faites lundi par Patrick Ribayrol, gouverneur militaire de Metz, général de corps d’armée.

L’ actualisation de la loi de programmation militaire 2014-2019 est en cours. Quel est son contenu ?

Patrick Ribayrol : Depuis les attentats parisiens, 10 000 hommes, passés à 7 000, sont déployés sur le territoire national dans le cadre de l’opération vigipirate Sentinelle. Par ailleurs, les opérations internationales mobilisent également 10 000 hommes, en plus des 10 000 militaires en posture d’alerte dans les Dom-Tom.

Ainsi, depuis le début de l’année, un gel des déflations était prévu. Il a augmenté : 18 500 recrutements complémentaires vont être réalisés, sur trois ans, pour l’armée, notamment pour la cavalerie blindée, l’infanterie et l’artillerie. Alors que

15 000 contrats arrivent à leur terme chaque année. Par ailleurs, des moyens financiers supplémentaires vont être développés pour renouveler un certain nombre d’équipements dont l’armée à besoin.

C’est un changement de cap, puisque l’heure était plutôt à la diminution des effectifs ces dernières années…

Si le monde ne change pas fondamentalement, il est encore plus compliqué et dangereux. La France a une place à tenir dans le monde. Et il faut bien faire tourner les effectifs, tous les quatre à six mois. La loi de programmation le prévoyait. Ce sont des efforts importants, des effectifs qui devaient être supprimés ne le seront pas. On passe de 66 000 à 77 000 hommes. C’est historique, ce n’était pas arrivé depuis 1966. Mais ce n’est pas une remise en cause globale. La réorganisation se poursuit, notamment pour un nombre de soutiens.»

Et pour la Lorraine précisément?

La région compte 15 570 hommes et femmes, dont 8 207 en Moselle. Il va y avoir un renforcement. Une unité, composée de 150 hommes et une cinquantaine de personnels d’encadrement va être créée dans cinq régiments lorrains : au 1 er régiment d’infanterie de Sarrebourg, 16 e bataillon de chasseurs de Bitche, 1 er régiment de tirailleurs d’Épinal, le 3 e régiment de Hussards de Metz et le 1 er régiment de Chasseurs de Verdun.

En plus, trois unités seront créées également au 152 e RI de Colmar, au régiment de marche du Tchad de Meyenheim (68) et dans le 35 e RI de Belfort (90).

Quel est l’impact concret de l’opération Sentinelle pour la région?

Entre 450 et 500 des hommes stationnés à Strasbourg, Metz, Thionville et Colmar sont mobilisés en région parisienne, à Lyon ou à Marseille mais pas uniquement.

Pensez-vous que le regard de la population par rapport à l’armée a évolué depuis la mise en place de l’opération Sentinelle?

Depuis quinze ans, des mesures d’opinion existent : 60 à 70 % de la population française ont une bonne opinion de l’armée. Surtout depuis le passage à l’armée professionnelle et la fin du service militaire. Aujourd’hui, on a basculé au-dessus des 80 %. Avec 5 points de plus par rapport à l’année dernière. Nous sommes au contact de la population, cela la rassure à un moment où le risque terroriste est réel sur notre territoire.

C’est de bon augure pour la campagne de recrutement, n’est-ce pas?

Il faut toujours recruter. Une armée est composée de jeunes gens qui doivent être formés, entraînés, projetés en opération. Ce qui prend environ dix-huit mois. Et le cycle de recrutement correspond à huit années, en moyenne, avant le retour à la vie civile. Même si nous gardons les meilleurs. Effectivement, la campagne de recrutement se passe bien. Nous avons besoin d’avoir le choix et aujourd’hui c’est le cas.

L’autre grande nouveauté, c’est l’ouverture prochaine d’un centre de service militaire volontaire à Montigny. Qu’en est-il?

La première phase d’expérimentation, avec une centaine de jeunes, âgés de 18 à 25 ans, débutera en octobre. L’idée est de les former, avec un socle de savoir-être et de remise à niveau scolaire, sous statut militaire afin qu’ils puissent ensuite intégrer un organisme de formation, plus particulièrement, pour le centre de Montigny, dans la construction, les métiers de bouche, des espaces verts ou de la sécurité. Cela existe depuis trente ans en Outre-Mer. L’objectif est d’accueillir entre 300 et 400 jeunes en 2016 pour une durée de 6 mois à un an. Les volontaires peuvent déjà se faire connaître auprès des Missions locales.»

Plusieurs inquiétudes ont plané autour de la Musique militaire de Metz, voire de l’hôpital Legouest. Qu’en est-il?

Pour la Musique, à ce stade, il n’y a pas de raison que cela change. Il y a eu une annonce officielle : elle restera à Metz. L’hôpital Legouest fait, quant à lui, partie de l’offre de santé publique. Il y a eu des rumeurs mais il n’est absolument pas menacé. Les liens entre l’hôpital militaire et le CHR de Mercy sont très avancés. Parmi les plus avancés de France. Il y a une complémentarité pérenne.

Vous allez prochainement quitter votre poste, après trois années à Metz. Comment va se dérouler votre relève?

Je quitterai mes fonctions le 1 er septembre. Mon successeur a été désigné mercredi en conseil des ministres. Il s’agit du général de division Jean-Louis Paccagnini qui arrivera avec quatre étoiles. Quant à moi, je vais rejoindre la 2 e section des officiers généraux avec un statut de mise à disponibilité, pour remplir différentes missions.

Lisa Lagrange (Le Républicain lorrain)

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