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Une escroquerie internationale aux placements en bitcoins, diamants et or


Quatre personnes avaient été mises en examen en janvier 2019. Au total, le préjudice s'élève à 6 millions d'euros. (illustration AFP)

Une escroquerie aux faux placements en bitcoins, diamants ou or, qui a fait 85 victimes en France et en Belgique pour un préjudice total de 6 millions d’euros, a été déjouée grâce à une coopération internationale, a annoncé la justice française mercredi.

« Le mode opératoire, particulièrement efficace, consistait à proposer aux victimes, démarchées par téléphone, de réaliser un premier investissement en bitcoins, diamants ou or sur de faux sites internet faisant rapidement apparaître les plus-values promises, assez importantes et conséquentes, entre 5% et 35% », a détaillé le procureur de la République à Nancy, François Pérain. Pour les « appâter », les malfaiteurs pouvaient « rembourser à certaines victimes leur mise de départ, augmentée de pseudo-plus-values ou intérêts », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse réunissant des représentants des justices française, belge et israélienne, d’Eurojust – l’unité de coopération judiciaire de l’Union européenne – et d’Europol, agence européenne de police criminelle.

Les victimes françaises et belges étaient ensuite contactées pour effectuer « des opérations plus ‘intéressantes’, mais qui nécessitaient des investissements beaucoup plus importants », a précisé le procureur. Le préjudice s’élève à 6 millions d’euros et, sur la base de fausses factures découvertes lors des investigations, les enquêteurs estiment « le préjudice évité » à plus de 8 millions d’euros. 85 victimes, dont 64 en France, ont été recensées, avec des pertes pouvant atteindre 100 000 euros pour un Français, ou 500 000 pour un Belge.

Saisies au Luxembourg

« Il y a des gens qui ont perdu toutes leurs économies. C’est parfois l’épargne de toute une vie qui est passée dans les poches de ces escrocs », a souligné le colonel François Desprès, commandant la section de recherches chargée de l’enquête. « Les fonds des victimes étaient virés sur des comptes bancaires ‘rebonds’ ouverts dans divers états de l’Union européenne avant d’être transférés rapidement sur des comptes asiatiques ou turcs », a détaillé François Pérain.

L’enquête avait démarré par la plainte d’une épargnante qui avait perdu 15 000 euros. Une information judiciaire avait été ouverte au printemps 2018 à Nancy, puis une équipe commune d’enquête franco-belge avait été créée avec le soutien d’Eurojust et d’Europol. Quatre personnes ont été mises en examen en janvier 2019. Trois d’entre elles sont en détention provisoire. Des saisies ont été réalisées en France et au Luxembourg pour près d’un million d’euros, ce qui devrait permettre d’indemniser en partie des victimes, selon le procureur.

Cinq suspects ont été auditionnés en Israël, dans le cadre d’une commission rogatoire internationale. L’un d’eux, âgé de 45 ans, « est suspecté d’être le donneur d’ordre des escroqueries en France et en Belgique », a relaté François Pérain. Ce Franco-Israélien « a déjà été condamné en 2012 par le tribunal correctionnel de Paris à une lourde peine d’emprisonnement et d’amende dans le cadre d’une fraude spectaculaire à la taxe carbone », a détaillé le procureur. Les investigations se poursuivent, des mandats d’arrêts pourraient être diffusés, accompagnés d’éventuelles demandes d’extradition.

AFP/LQ

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