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Bientôt des bus révolutionnaires «made in Lux»?


Un concept de bus électrique et autonome qu'Illya Cadivel affirme vouloir présenter bientôt au Luxembourg. (Photo : dr/ Levidac Lux)

Produire des bus électriques révolutionnaires «Made in Luxembourg»: c’est le projet (forcément) un peu fou d’un ingénieur réunionnais qui, après nous avoir dévoilé en juin ses idées, va présenter bientôt ses premiers concepts.

«Certains disent que je parle beaucoup, mais que je ne montre rien. Donc, je vais très bientôt montrer quelque chose de très concret», promet Illya Cadivel.

Cette chose, ce sera son bus électrique «révolutionnaire», qu’il compte présenter officiellement d’«ici la fin de l’année, ou début 2019».

Le Quotidien avait déjà eu droit en juin dernier à un avant-goût, lorsque nous avions rencontré ce Réunionnais à Luxembourg. Il nous avait présenté un prototype de minibus. Et surtout, il avait exposé ses ambitions. Qui sont littéralement démesurées : devenir le «premier producteur de véhicules électriques au Luxembourg», tout en révolutionnant mondialement ce secteur encore balbutiant. On comprend pourquoi certains espèrent rapidement des actes.

Bref résumé de sa biographie : cet ingénieur a œuvré dans l’industrie automobile avant de se lancer dans la conception de véhicules électriques (tracteurs, voitures, bus…). Son originalité est d’associer plusieurs concepts afin d’améliorer significativement la puissance et l’autonomie de ses véhicules électriques.

Illya Cadivele est convaincu que l'air comprimé est l'énergie du futur. (Photo : archives éditpress)

Illya Cadivele est convaincu que l’air comprimé est l’énergie du futur. (Photo : archives éditpress)

En plus d’alléger la structure de ses véhicules et de remplacer un moteur central par de petits moteurs dans chaque roue, son concept phare est celui de «range extender», qui améliore le rendement des moteurs électriques grâce à de l’air comprimé (lire ci-dessous).

L’air serait donc «l’électricité du futur. Et je ne suis pas le seul à le penser, car depuis quelques années, on sait mieux exploiter l’air, qui est une énergie propre, légère, pratique, et rentable.»

Sa société Levidac multiplie les partenariats en Chine. Avec la société de transport Dongfeng Yangtse, il dit déjà produire 40 000 bus par an sur la base de son concept de châssis allégé. Et il annonce une coentreprise avec une société de Shanghai afin d’exploiter son concept de range extender. «On s’est associé avec un spécialiste des moteurs hydrauliques. On va construire très bientôt une usine de 133 000 m2 pour livrer notre générateur dans le monde entier.»

«J’arrive avec une force de frappe énorme»

Pourquoi s’associer avec la Chine? «Parce que je suis déjà là-bas depuis dix ans, et surtout parce que c’est l’usine du monde! On a besoin de matériaux très techniques, comme la céramique, les batteries électriques, que la Chine sait produire en masse et à bas coût. Pour faire simple, concernant la voiture électrique, tout se fait et se fera en Chine.»

Une chaîne d'assemblage de produits de la société Levidac, en Chine. (Photo : Levidac Lux)

Une chaîne d’assemblage de produits de la société Levidac, en Chine. (Photo : Levidac Lux)

Le «100 % made in Europe» serait selon lui impossible : «Il y aura toujours des barrières économiques ou politiques pour vous empêcher de vous développer.»

Il annonce cependant la présentation imminente de son bus électrique ici, au Luxembourg. «J’avais espéré le faire cet automne, mais certains éléments de production ont pris du retard», explique-t-il.

«En ce moment, on produit trois véhicules. Le premier sera donc présenté officiellement fin décembre ou début janvier. Et on fait deux autres véhicules qui sont ce qu’on appelle des préséries, c’est-à-dire qu’on doit faire venir un organisme certificateur pour leur montrer que ce véhicule type pourra être reproduit à l’identique. À partir de là, le véhicule est reconnu comme véhicule de série. On va alors prendre le troisième véhicule, qu’on va mettre sur un circuit pour le faire rouler plusieurs jours» et montrer ses capacités.

Quelques chiffres, justement : «Ce sera un bus électrique autonome de 12 mètres et 85 places, avec une autonomie de 800 km et qui coûtera près de 400 000 euros.» Il cite à titre de comparaison un bus d’une grande marque dont le coût est triple, avec des performances bien moindres…

S’il préfère garder le secret sur les lieux précis de production, il dévoile les grandes lignes de son projet : «La production des sous-composants du bus se fait déjà en Chine. Ensuite, on a un bâtiment en Lorraine qui servira à préassembler ces composants. Enfin, l’idée est de construire une usine au Luxembourg pour l’assemblage final, à grande échelle. Il faudra beaucoup de place, car c’est plus de 8 000 pièces à assembler.»

La montagne de défis qu’il lui reste à surmonter ne le décourage pas? «Non, car j’arrive avec une force de frappe énorme, car je travaille avec la Chine». Du concret, vite!

Romain Van Dyck

Le concept

Le projet central de Levidac Lux, c’est de «livrer partout dans le monde, depuis le Luxembourg, des bus qui se rechargent à l’air comprimé», résumait Illya Cadivel en juin 2017, lors d’une conférence organisée chez PwC Luxembourg. Des bus qui embarquent plusieurs de ses concepts :
– Diviser le poids du véhicule par deux en utilisant une structure alvéolaire et des matériaux composites pour la carrosserie.
– Mettre des moteurs électriques petits mais puissants dans chaque roue, au lieu d’un moteur central.
– Le «range extender» : «On a développé un concept de microturbine pour améliorer le rendement d’un générateur électrique fonctionnant à l’air comprimé», résume-t-il. Générateur qu’il prévoit d’installer non seulement dans ses véhicules, mais aussi dans des bornes de recharges alimentées par des sources d’énergie renouvelables stockées sous forme d’air comprimé.

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Une usine au Luxembourg? Où et quand?

Une grande usine Levidac au Luxembourg? Si déjà Google a des difficultés à s’implanter au petit Grand-Duché, difficile d’imaginer qu’Illya Cadivel va obtenir un terrain en un claquement de doigts… Lui dit avoir de bonnes pistes: «Le gros chantier reste d’avoir le terrain et toutes les autorisations, et on s’attend effectivement à ce que ce soit très compliqué. Mais on est en train de capitaliser des millions d’euros pour réaliser le projet. On a déjà l’architecte, le constructeur et des pistes pour le terrain.»

Et même s’il parle déjà d’un business pouvant générer un demi-milliard d’euros de chiffre d’affaires, pas sûr que cela suffise à convaincre le monde politique d’accepter son projet. Mais il cite déjà plusieurs notables des mondes de l’économie et de la politique qui seraient intéressés par son projet ou déjà engagés à ses côtés.

Bref, si tout se déroule selon ses plans, il envisage déjà une production des premiers bus au Luxembourg… en 2021! Autant dire demain.

2 plusieurs commentaires

  1. bonjour

    Assez d’accord avec le commentaire ci-dessus déjà en 2010 ce monsieur nous annonçait le bus avec 80 innovations en première mondiale…….
    je ne sais pas si l faut le classer dans la catégorie professeur nimbus ou tocard limite escroc……enfin si je le sais mais je laisse chacun libre de son jugement….

    la voiture à air comprimé à déjà fait l objet en France d’essais qui n’ont rien donnés à part consommer de la subvention………….

  2. Avant de publier un article comme celui-ci ce serait peut-être pas mal de laisser vérifier ces allégations par un ingénieur ou un physicien , les réponses des deux seraient les mêmes : air comprimé dans une voiture = inefficace et pas assez d’énergie stockée. Pire encore si on utilise l’air comprimée pour faire tourner un range extender. Les lois thermodynamiques ne se laissent pas contourner.
    C’est la même chose que MDI (fameuse « société luxembourgeoise » qui vend des véhicules à air comprimé inexistantes depuis 20 ans) …des sottises !

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