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Du Cap-Vert à Esch : les Noëls de Valentino


Eliana-Christina et son papa Valentino. Dans la famille Monteiro-Lopez, comme au Cap Vert, Noël est sacré. (photo Isabella Finzi)

Avec 122 nationalités, la Métropole du fer brasse toutes les cultures. En cette période de fêtes, quatre Eschois racontent les Noëls dans leur pays d’enfance. Rencontre avec Valentino, originaire du Cap-Vert.

Son pays n’est pas « un seul pays… le Cap-Vert se compose de dix îles différentes. Moi, je viens de San Antão. Ma femme, en revanche, vient de São Vincente .» Les oncles et les tantes d’autres îles encore, l’archipel s’étendant sur une large partie de l’Afrique (Mauritanie, Sénégal). « Au final, les souvenirs des Noëls de mon enfance sont là : réussir à réunir tout le monde, comme un exploit! », Valentino Monteiro-Lopes est maçon-coffreur à Esch-sur-Alzette. Il est arrivé au Luxembourg en 2010, « après avoir vécu onze ans au Portugal ».

La valeur d’une fête «ensemble»

Lors de notre rendez-vous à la rédaction, Valentino est venu avec sa fille de dix ans, Eliana-Christina. Sur une simple feuille blanche, il avait noté différents points importants de la signification de Noël pour lui. Eliana-Christina, jeune élève appliquée de l’école Dellheicht, a assuré la traduction en français.

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Pour Valentino, les Noëls d’aujourd’hui sont sympathiques, « confortables », mais on sent un regret bien ancré : « Les gens sont dispersés, ils ne cherchent plus à se rassembler avec toute la famille. Par ailleurs, on pense trop aux cadeaux, à la valeur des choses offertes. De la marque, que des cadeaux de marque… Ce n’est pas correct de penser comme ça. »

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Valentino, lui, connaît la valeur de chaque cadeau. Benjamin d’une famille de huit enfants, il a été gâté durant les Noëls au pays. « Mais gâté à notre façon : des caramels de la part de l’un, des biscuits de la part de l’autre… Je me souviens même qu’il fallait rendre visite au prêtre qui nous avait baptisés. Parce que lui, sa famille, c’est tout le monde. Il fallait lui amener du « cuscus » par exemple. On parlait un peu avec lui et on repartait avec des bonbons! » -« Le « couscous » comme en Algérie? » -« Non, le cuscus du Cap-Vert! »

Un repas qui tient au ventre à base de semoule de maïs, de manioc, de sucre et de cannelle. Lancé sur le rayon cuisine, Valentino enchaîne avec une autre recette de Noël typique : cabrito com feijão verd . « de l’agneau avec des haricots verts », traduit Eliana-Christina. Une recette de fête pour un archipel plutôt porté sur les produits de la mer.

Au final, Valentino regrette-t-il les Noëls de son enfance? « Non, cette année encore ça sera bien. Nous avons les deux enfants, des cousins, des oncles… » -« L’an dernier, nous avons reçu à la maison. Cette année, c’est nous qui allons chez tata !», exulte Eliana-Christina. Qui sait déjà ce que le père Noël va lui apporter : une poupée. À coup sûr un cadeau qui aura de la valeur, dans cette famille qui veut conserver l’esprit de simplicité de Noël, ressenti comme une part de la culture cap-verdienne.

Hubert Gamelon

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