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Finny fait le buzz à 96 ans en publiant son premier roman


Bonz ennen, bonz uewen, c'est le livre de la nonagénaire Finni Cazzaro. (photo Tania Feller)

Il n’est jamais trop tard pour réaliser ses rêves. C’est ce que prouve Finny Cazzaro en publiant son premier roman à 96 ans. Touchante, drôle, pleine de joie de vivre, elle force l’admiration, à la fois pour ce qu’elle a accompli et pour sa force de vie.

Coquette avec ses bijoux, son brushing parfait, son ensemble élégant vert foncé et or, et même son petit sac noir accroché au bras, Finny Cazzaro ne fait pas ses 96 ans. La dame est installée à la maison de retraite Cipa à Esch-sur-Alzette depuis 7 ans et ce mardi, les caméras, les micros, les appareils photo… ont envahi ce lieu habituellement si tranquille, pour venir la voir.

Finny Cazzaro se dit « dépassée » par l’ampleur de l’événement autour de la sortie de son premier livre. Pourtant, elle a plutôt l’air d’une jeune fille excitée avant son premier bal et semble à l’aise en toutes circonstances, même quand on lui installe un casque-micro pour que la salle entende l’auteure. Car de nombreux invités sont venus écouter quelques extraits de son livre Bonz ënnen, bonz uewen . Son roman, un « Krimy » (thriller) écrit en allemand, raconte l’histoire de deux frères, Paul et Pierre.

« Elle assure bien !», lance Sophie Thomé, chargée des relations publiques pour Servior en observant Finny Cazzaro monter sur la scène. Immédiatement, elle répond à l’interview de Claude Gerin, chargé de direction de la maison de retraite gérée par Servior, avec entrain et de façon expressive. Elle réussit également à faire rire toute la salle grâce à son humour.

Elle voulait noircir les pages d’un « Krimy »

« Elle voulait écrire un livre avant de mourir, elle sait qu’il ne lui reste plus forcément beaucoup de temps », indique Sophie Thomé. La nonagénaire avait déjà écrit son autobiographie, il y a moins d’une dizaine d’années, mais elle voulait cette fois noircir les pages d’un «Krimy» et être publiée. C’est chose faite.

Autrefois, elle était modiste, elle faisait des chapeaux à Luxembourg et à Esch-sur-Alzette, mais son envie d’écrire a toujours existé  : « Quand j’étais petite, je disais souvent à mon père qu’un jour j’écrirai un livre. Il me répondait qu’il faut toujours tenir parole », raconte l’auteure, l’œil pétillant, en constatant qu’elle a tenu sa parole, environ 80 ans plus tard.

« C’est une démarche qui peut donner de l’espoir aux autres personnes de la maison de retraite, soulève Sophie Thomé. Nous sommes fiers. C’est vrai que, comme elle le dit elle-même, elle a la forme physique et psychique pour atouts, mais d’autres ont également cette chance mais ne font plus rien à partir d’un certain âge.

Pour beaucoup, la vie s’arrête en entrant en maison de retraite. Elle est un bel exemple pour montrer que la vie continue. De plus, elle rayonne, elle s’occupe toujours des autres, elle est extraordinaire! Elle fait sourire les autres et les fait réfléchir, car elle-même est toujours dans la réflexion.»

«Je vis. Je peux encore faire quelque chose»

Au-delà du symbole, pour Finny Cazzaro, l’écriture de ce livre c’était surtout « beaucoup de joie». «J’ai commencé à écrire ce livre à 95 ans, ce qui montre qu’il n’est jamais trop tard, poursuit-elle. Aujourd’hui je suis fière. » Elle a d’ailleurs encore du mal à réaliser qu’elle a vraiment réussi son pari et s’étonne de la réaction que la sortie du livre a produite.

« Je n’aurais jamais imaginé ça! Les gens qui lisent le livre disent l’apprécier et cela me satisfait beaucoup. » En l’écrivant, « je n’ai pas pensé aux autres, mais uniquement à moi. Je me suis dit  : « Je vis. Je peux encore faire quelque chose. Je ne suis pas inutile. » J’ai d’ailleurs également écrit 100 petites histoires au Cipa et je confectionne des chapeaux aussi! »

Pleine d’une joie de vivre communicative, elle poursuit  : « Ma vie a été pleine de joies. Bien sûr, j’ai aussi beaucoup pleuré, mais quand je suis arrivée ici, au Cipa, j’ai réalisé la chance que j’ai eue et les vies difficiles que d’autres ont pu avoir. J’ai remercié le bon Dieu pour cette belle vie. Si je n’étais pas venue au Cipa, que je n’avais pas fait ces rencontres, il n’y aurait certainement pas eu de livre. »

Audrey Libiez

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