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Météo au Luxembourg : une année record… jusqu’à la prochaine !


La sensation d'été indien cache des données plutôt alarmantes d'un point de vue de la sécheresse (Photo : Isabella Finzi).

Ensoleillement record en juillet, température maximale historique en avril, pluviométrie faiblarde… Cette année 2018 ne ressemble à aucune autre! Mais l’exception pourrait bien devenir la règle.

Chaque année, ils sont de retour au Luxembourg : les grincheux qui se plaignent du «temps pourri» (ils n’ont pas toujours tort). Mais cette fois-ci, leurs lamentations ont fondu comme neige au soleil. Pour s’en assurer, il suffit d’aller consulter les chiffres de la station météorologique de Findel-Aéroport. 2018 est une année exceptionnelle! Elle est, d’abord, marquée par un record de jours d’été (température supérieure à 25 °C) : 76 jours d’été jusqu’au 20 septembre, surpassant de loin les années 2003, 1976 et 1947. Depuis le début de l’année, les températures dépassent de près de 2 °C celles constatées sur la période 1981-2010. Sans surprise, l’ensoleillement constaté jusqu’à fin septembre dépasse de 18 % les normales sur cette période, par exemple en juillet où il bat des records..
Ce n’est pas tout. Le 23 septembre dernier, on a aussi enregistré la rafale de vent la plus violente (116,6 km/h) pour un mois de septembre. Quant aux précipitations, elles sont par contre inférieures d’environ 15 % aux normales.

Sécheresse l’été, crues, mercure en hausse
Le problème est que ces écarts exceptionnels vont devenir la norme : «Avec le changement climatique, on s’attend à une baisse des précipitations le printemps et l’été et une augmentation l’hiver, des températures plus élevées et des crues plus intenses», prévient Tom Schaul, de la division des eaux souterraines à l’administration de la gestion de l’eau. Les relevés 2018, ainsi que les inondations exceptionnelles qui ont eu lieu au Mullerthal début juin, confirment hélas cette tendance.
Du coup, est-ce que cet été 2018, qui a été particulièrement sec, a asséché les nappes phréatiques? «Non, leur recharge en été est assez réduite car la végétation absorbe la majorité de l’eau, donc la recharge se fait surtout l’hiver. De plus, les effets d’une sécheresse mettent du temps à se faire sentir.» L’état actuel des nappes phréatiques est en effet le fruit des conditions météorologiques depuis 2016. Et, comme l’hiver dernier a été plutôt humide, «on aura probablement l’année prochaine une augmentation du niveau des eaux souterraines».
Par ailleurs, cette année exceptionnelle n’a pas été vraiment problématique au niveau de la gestion de l’eau potable, le lac d’Esch-sur-Sûre (qui apporte 50 % de l’eau potable) ayant profité des fortes précipitations de cet hiver.
Reste que cet été indien interminable commence à devenir problématique car octobre marque habituellement le début de la période des précipitations efficaces, lorsque le froid et la disparition de la végétation permettent une meilleure recharge des eaux souterraines. Désolé donc pour les grincheux, mais il est temps d’entamer la danse de la pluie!

Romain Van Dyck

bilan-meteorologique

Des sources d’eau indisponibles

Plusieurs sources d’eau potables sont actuellement indisponibles. La faute à la présence de polluants (nitrates, pesticides…) qui mettent des années à se disperser. Or, «ces sources privent le Luxembourg de l’équivalent de la consommation quotidienne de près de 50 000 personnes», explique Tom Schaul! Des zones de protection sont mises en place autour de nos sources mais elles protègent pour l’instant 82 % des captages. Arriver à 100 % risque d’être un challenge car l’agriculture et l’urbanisation freinent ce processus.

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