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Pont Adolphe : un chantier impressionnant


Marc Ries (à g.) détaille les travaux au ministre François Bausch et au Grand-Duc Henri. (photo JC Ernst)

Nulle part ailleurs, une telle entreprise n’avait encore été lancée. Dans la capitale, la rénovation du pont Adolphe, à l’époque la plus grande voute maçonnée au monde, est un vrai exploit d’ingénierie. Le Grand-Duc, dont l’ouvrage d’art porte le nom de son arrière-arrière grand-père, a apprécié in situ, mardi matin.

Il ne faut pas s’y tromper, le chantier du pont Adolphe est une affaire exceptionnelle. « C’est la première fois que l’on rénove un pont maçonné comme celui-ci, explique Marc Ries, l’ingénieur des Ponts et Chaussées qui supervise les travaux. Nous avons dû mettre au point nos propres méthodes et inventer les solutions. »

Le Grand-Duc n’a d’ailleurs pas manqué de souligner cet aspect, en s’enquérant auprès de l’ingénieur, de l’éventuel intérêt que peut susciter ce chantier pour d’autres pays. «Oui, beaucoup de personnes sont en train de regarder ce que nous faisons! », lui a répondu Marc Ries.

Après avoir démonté, numéroté et rangé les balustrades, enlevé le tablier en béton armé, puis ôté tout ce qui était superflu à la structure, le pont qui enjambe la Pétrusse est en ce moment dans sa phase de nettoyage. « Nous avons percé des trous pour laver le pont en profondeur en envoyant de l’eau sous pression », explique l’ingénieur.

Le pont lavé à grande eau

Car une des raisons qui ont entraîné sa fragilisation, outre le poids des ans bien compréhensible, c’est le manque d’étanchéité de l’ensemble. L’infiltration du sel de déneigement dans les jointures des arcs a notamment causé beaucoup de tort à la structure. « Lorsque l’injection de l’eau cesse, on voit tout de suite que la paroi extérieure des pierres est blanchie par le sel, preuve que la méthode est efficace! », se félicite Marc Ries.

Ce sera ensuite à l’intérieur de ces trous que sera injecté le ciment liquide qui colmatera les fissures qui sont à l’intérieur de la structure. Pour parachever cette phase de lavage, des tuyaux ont été installés sur le pont pour continuer à diffuser de l’eau en continu, mais en douceur, cette fois. Il s’agit de la phase de percolation.

Pour des raisons écologiques évidentes, cette eau, qui charrie tous les polluants emprisonnés à l’intérieur de la maçonnerie, n’est pas rejetée telle quelle dans la Pétrusse. « Nous avons construit une mini station d’épuration dans la vallée pour la retraiter. Elle est ensuite dirigée dans les canalisations de la ville », détaille Marc Ries.

Le Grand-Duc a été impressionné et a posé de nombreuses questions aux ingénieurs des Ponts et Chaussées en charge du chantier (photo JC Ernst).

Le Grand-Duc a été impressionné et a posé de nombreuses questions aux ingénieurs des Ponts et Chaussées en charge du chantier (photo JC Ernst).

D’ici la fin de l’année, les ouvriers s’attelleront encore au rejointoiement et au nettoyage de la maçonnerie, puis à la reconstruction du tablier, qui sera installé par deux grues posées aux extrémités du pont. Il sera alors temps de construire la passerelle suspendue sous le pont, entre les arcs, qui fera office de piste cyclable. Une solution qui a beaucoup intéressé le Grand-Duc qui a ponctué la présentation d’un « c’est un travail remarquable! »

Jusqu’à présent, aucune mauvaise surprise n’a contrecarré les prévisions. Les délais sont respectés et les coûts sont même inférieurs à ce que le projet de loi a autorisé (63 millions d’euros en tout).

Erwan Nonet

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