Une usine de trop dans le sud du pays ?

Les élus des deux villes du Sud refusent de voir s’installer à Sanem une usine de fabrication de laine de roche.

L’été dernier, l’entreprise Knauf annonçait un bel investissement de 100 millions d’euros en Europe pour construire une usine de fabrication de laine de roche. La firme allemande est spécialisée dans l’isolation. Deux sites semblaient l’intéresser : un en Moselle et un autre à Sanem. À la clé, 120 emplois. Apparemment, pour l’implantation de cette usine du côté luxembourgeois, c’est mal parti. Mercredi, les bourgmestres de Sanem, Georges Engel (LSAP), et de Differdange, Roberto Traversini (déi gréng), ont tenu une conférence de presse commune pour prendre position contre la venue de ce type d’usine dans le bassin minier.

L’installation de cette unité de production aurait notamment un coût écologique trop important et provoquerait de très nombreuses nuisances pour les habitants du sud du pays, dont les nerfs sont déjà soumis à rude épreuve. L’énergie utilisée pour fabriquer la laine de roche (110 000 tonnes par an) équivaudrait à la consommation énergétique annuelle de 25 000 logements selon les élus. Côté CO2, cela correspondrait à 71 000 voitures. De plus, 84 navettes de camions par jour sont également prévues pour alimenter la nouvelle structure, sans parler de la pollution de l’air pour les riverains…

Tout ceci est difficilement supportable pour les habitants de Sanem et des communes alentour qui sont déjà au cœur d’un bassin industriel très actif et qui commence lentement mais sûrement à saturer. Évidemment les élus ne sont pas contre l’installation d’usines dans le pays, mais il faut peut-être trouver des lieux adéquats pour limiter leur impact sur la population et sans provoquer de pollution supplémentaire. Mercredi, le conseil communal de Differdange a également voté contre l’ouverture de deux nouvelles décharges de déchets inertes sur le crassier de la commune, une position que soutient le bourgmestre de Sanem, Georges Engel. Les élus demandent au gouvernement de ne pas fournir d’autorisation pour ces projets.

Le Quotidien