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Arme nucléaire : l’Inde pourrait tirer en premier


Les déclarations du ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, s'inscrivent dans un climat de forte tension avec le Pakistan sur la question du Cachemire. (photo AFP)

Le ministre indien de la Défense, Rajnath Singh, a laissé entendre vendredi que l’Inde pourrait remettre en cause sa doctrine de non-recours en premier à l’arme nucléaire, dans un contexte de tensions accrues avec le Pakistan à propos du Cachemire.

Le ministre s’est rendu à Pokhran, le site où l’Inde avait procédé avec succès à des essais nucléaires en 1998 à l’époque du gouvernement du Premier ministre Atal Vajpayee. « Pokhran est le lieu témoin de la ferme détermination (d’Atal Vajpayee) de faire de l’Inde une puissance nucléaire et demeure toujours fortement attaché à la doctrine de ‘non-recours en premier’ de l’arme nucléaire », a écrit Rajnath Singh sur Twitter à l’issue de sa visite.

« L’Inde a strictement adhéré à cette doctrine. Ce qui se produira à l’avenir dépend des circonstances », a-t-il prévenu.

L’Inde s’était engagée en 1999 à ne pas recourir en premier à l’arme nucléaire en cas de conflit. Parmi les pays voisins de l’Inde, la Chine a adopté la même doctrine, mais pas le Pakistan.

Les tensions se sont fortement accrues avec le Pakistan, après la décision du gouvernement du Premier ministre Narendra Modi de révoquer l’autonomie constitutionnelle de la partie du Cachemire contrôlée par New Delhi et qu’Islamabad revendique. Cette décision a été condamnée par Islamabad.

La ministre pakistanaise des Droits de l’homme a réagi aux déclarations de Rajnath Singh en tweetant que l’Inde « devrait arrêter de mentir ». L’adhésion de l’Inde à la doctrine de non-recours en premier à l’arme nucléaire « a pris fin le 4 janvier en 2003 lorsque le gouvernement indien a déclaré qu’il utiliserait des armes nucléaires face à toute attaque (même chimique ou biologique) contre l’Inde ou des forces indiennes où que ce soit ».

Vipin Narang, professeur au prestigieux Institut de technologie du Massachusetts (MIT), a estimé sur Twitter que Rajnath Singh était le plus haut responsable indien à avoir prévenu que l’Inde pourrait ne pas se sentir liée indéfiniment et d’une manière absolue à la doctrine de non-utilisation en premier de l’arme nucléaire.

Une révision de cette doctrine avait figuré en 2014 dans le programme électoral du parti nationaliste hindou au pouvoir, le BJP. Mais le candidat Modi avait toutefois assuré que s’il accédait au pouvoir, il ne la changerait pas.

AFP

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