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L’ouragan Irma s’abat sur Saint-Barth et Saint-Martin, en alerte « violette »


Saint-Martin et Saint-Barthélemy ont été placées en alerte "violette" dans la nuit. Ce niveau d'alerte maximal impose le confinement total de la population. (photo AFP)

L’ouragan Irma, « d’une intensité sans précédent sur l’Atlantique », s’est abattu mercredi sur les îles françaises Saint-Barthélemy et Saint-Martin, placées en alerte « violette », où il a d’ores et déjà causé des « dégâts matériels importants », après avoir touché un peu plus tôt Barbuda.

L’ouragan, de la taille de la France, a touché mercredi matin Barbuda, selon le Centre des ouragans américain. L’œil du cyclone est passé sur l’île vers deux heures du matin (6h GMT), accompagné de vents atteignant 295 km/h. Sur l’île d’Antigua toute proche, Kazia évoque des scènes « très spectaculaires » : « je prie juste Dieu. Tout arrive pour une bonne raison ». A Pigotts, une femme, réfugiée dans une école, s’est blottie dans une salle de bain avec sa famille. « Il y a des gens dans toutes les salles de classe, » a-t-elle raconté.

L’œil du cyclone, d’environ 50 km de diamètre, est resté environ 1h30 sur Saint-Barthélemy et a ensuite touché Saint-Martin. Ces deux Iles du Nord ont été placées dans la nuit en alerte « violette », avec confinement des populations. Ce niveau d’alerte maximal impose le confinement total de la population.

L’ouragan, de catégorie 5, maximum sur l’échelle d’intensité des ouragans, se déplace à la vitesse de 24 km/h. Il « est d’ores et déjà un ouragan historique » et « d’une intensité sans précédent sur l’Atlantique », selon Météo-France. Des rafales de vents secouent les deux îles depuis 2h du matin, accompagnées de pluies diluviennes et d’éclairs. Des arbres ont été arrachés. « Des impacts majeurs sont en cours sur ces îles », souligne Météo-France, relevant que la mer « déferle avec une extrême violence » sur les rivages, et qu’il y a « submersion majeure des parties basses du littoral ».

Dans les deux îles, l’électricité a été coupée dans certains quartiers, les connections téléphoniques sont interrompues. A Saint-Martin, l’eau a été coupée, pour éviter de polluer le réseau avec de l’eau salée ou boueuse. A Saint-Barth, la distribution d’eau est limitée à un filet d’eau. « Les vents s’intensifient, la maison tremble », a souligné Bruno, 57 ans, un habitant joint par téléphone. Il vit depuis 20 ans aux Antilles et juge l’ouragan « particulièrement dangereux car il y a de la pluie et du vent à la fois ». Lui qui a déjà connu « Hugo, Maryline, Luis, Gozalo, Georges », estime qu’ « au bruit, Irma est bien plus violent que Gonzalo ou Maryline.

Des rafales à plus de 300 km/h

Un journaliste de la radio RCI international, dans un hôtel de Marigot à Saint-Martin, a expliqué sur Facebook être « presque enfermé dans la salle de bain », et avoir de l’eau dans la pièce où il se trouve alors qu’elle est au 3e étage. Il a évoqué une « situation catastrophique » et « un bâtiment qui bouge énormément ». « Le côté est de l’hôtel a littéralement explosé, la toiture également, j’espère que cette porte va tenir », racontait-il.

Le passage du cœur de la tempête est accompagné d’un « accalmie temporaire et trompeuse », comme un siphon générant une force centrifuge et donc du vide. Mais il est immédiatement suivi du « mur de l’œil », « un mur de nuages et de vents entraînant les conditions les plus extrêmes », a expliqué Météo-France.

La ministre française des Outre-mer, Annick Girardin, a exprimé mercredi la « plus forte inquiétude » du gouvernement pour ces deux îles, où environ 7 000 personnes ont refusé de se mettre « à l’abri », malgré « l’ordre » donné mardi soir par la préfecture aux personnes habitant au plus près de la mer, dans des zones inondables ou soumises à la houle marine, de se réfugier dans des lieux sûrs. Irma est plus puissant que les ouragans Luis (1995 Saint-Martin), Hugo (1989, 15 morts en Guadeloupe) et Harvey, qui a récemment frappé le Texas et la Louisiane, faisant au moins 42 morts et plus de 100 milliards de dégâts matériels.

Le paroxysme du vent était attendu entre 6h et 12h (heure locale), avec des rafales au-delà de 300 km/h. Certaines ont déjà été mesurées à 360 km/h. Il faut remonter à 1988, avec l’ouragan Gilbert, pour des vents comparables. Mais Météo-France alerte sur « l’impression de calme » qui pourrait survenir dans la matinée quand les îles seront dans l’œil du cyclone, un intermède suivi par une reprise extrême. Écoles et administrations sont fermées, les populations du littoral ont été évacuées en prévision du passage d’Irma qui pourrait ensuite toucher Porto-Rico, Haïti et la Floride.

La cellule interministérielle de crise a été activée, une soixantaine de professionnels de la sécurité civile ont été envoyés en renfort dans les deux îles de Saint-Barthélémy et Saint-Martin. Dans la partie néerlandaise de Saint-Martin (Sint Maarten), des militaires de Curaçao et Aruba sont arrivés lundi, ainsi que dans les îles de Saint-Eustache et Saba. En Guadeloupe, placée en vigilance rouge cyclonique, 1 500 personne sont hébergées dans des abris, et 8 000 foyers sont privés d’électricité.

Le Quotidien/AFP

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