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Lanceurs d’alerte « LuxLeaks » : Valls pas vraiment solidaire


Manuel Valls, ici avec son homologue luxembourgeois Xavier Bettel, a indiqué que la France allait saisir la Commission européenne en vue d'initier une réglementation européenne commune sur la protection des lanceurs d'alerte. (photo JC Ernst)

Accueilli par un piquet de solidarité du comité de soutien à Antoine Deltour et Antoine Perrin, le Premier ministre français, de passage à Luxembourg ce lundi, n’a pas eu de mot particulier à leur égard. Il a malgré tout indiqué que la France allait saisir la Commission européenne pour initier une harmonisation de la réglementation européenne sur la question des lanceurs d’alerte.

Le piquet de solidarité était en place à Luxembourg ce lundi. Interrogé sur le sujet des lanceurs d’alerte de l’affaire LuxLeaks, au cours d’une conférence de presse ce lundi soir à Luxembourg, Manuel Valls, qui n’avait pas évoqué le sujet spontanément, n’a prononcé aucun mot de solidarité à l’égard d’Antoine Deltour (ex-employé de PwC Luxembourg) et du journaliste Edouard Perrin, deux Français à l’origine de l’affaire LuxLeaks qui seront jugés au Grand-Duché à partir du 26 avril.

A l’instar de la réponse laconique de François Hollande un an plus tôt, le Premier ministre français a d’abord indiqué qu’il s’agissait d’une affaire « qui concerne la justice luxembourgeoise », avant d’ajouter que la France travaillait à « une réglementation protectrice pour les lanceurs d’alerte » au travers du projet de loi Sapin 2 qui sera « discuté ces prochaines semaines à l’Assemblée nationale ».

La France va « saisir la Commission européenne »

Manuel Valls a néanmoins suggéré qu’il « y aurait un intérêt évident à avoir une position harmonisée au niveau européen sur ces questions ». Et d’annoncer que la France allait « saisir la Commission européenne sur cette question ».

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C’est déjà ça, mais Antoine Deltour, qui risque 5 ans de prison et plus d’un million d’euros d’amende, aurait pu espérer un véritable soutien et davantage d’empathie de la part de son Premier ministre. Car la publication des documents qu’il a copiés chez PwC ont permis d’initier une véritable prise de conscience sur l’ampleur de l’optimisation fiscale en Europe, accélérant les initiatives de la Commission européenne en la matière.

Pas un mot sur les « Panama Papers »

Par contre, ce lundi soir à Luxembourg, les Premiers ministres luxembourgeois et français n’ont pas dit un mot sur la question de l’évasion fiscale, une semaine après les révélations « Panama Papers », alors même que des banques luxembourgeoises et françaises figurent en première ligne des intermédiaires ayant créé des sociétés offshore pour dissimuler les actifs de leurs clients.

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Crise des réfugiés, terrorisme, Brexit : visiblement tous les sujets valaient la peine d’être évoqués sauf celui-là. Le Luxembourg et la France sont « des amis de longue date » et partagent « des points de vue communs sur la plupart des sujets », ont insisté les deux chefs d’exécutif. La finance européenne peut dormir tranquille.

Sylvain Amiotte

Le comité de soutien luxembourgeois à Antoine Deltour et Edouard Perrin était devant le ministère d'Etat à Luxembourg pour l'arrivée de Manuel Valls ce lundi. (photo JC Ernst)

Le comité de soutien luxembourgeois à Antoine Deltour et Edouard Perrin était devant le ministère d’Etat à Luxembourg pour l’arrivée de Manuel Valls ce lundi. (photo JC Ernst)

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