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[Communales] Les Pirates parient sur la nouveauté


Le Piratepartei est présent dans six communes, dont les têtes de liste sont (de g. à d.) : Daniel Frères (Remich), Marc Goergen (Pétange), Sven Clement (Luxembourg), Andy Maar (Clervaux), Jérôme Becker (Esch-sur-Alzette) et Camille Liesch (Kehlen). (photo Fabrizio Pizzolante)

Le Piratepartei présente pour la première fois des candidats aux communales. Il sera présent dans six communes avec un programme centré sur le renouvellement.

Sven Clement ne veut pas «faire du passé table rase», mais il pense qu’il est temps de renouveler le personnel politique en place depuis des décennies dans certaines communes. Cette première participation à ce scrutin local est cependant «un challenge pour nous», a reconnu le président du parti, jeudi matin au siège des Pirates, à Kopstal, où les têtes de liste ont présenté leur programme électoral à la presse. «Avec six communes et leurs spécificités, cela nécessite de mobiliser beaucoup de monde.»

Pour le Piratepartei, «beaucoup de monde» signifie beaucoup de bonne volonté de la part des militants, «tous bénévoles, à l’exception d’un permanent employé à mi-temps», précise Sven Clement. Et le président du jeune parti de brocarder les grands partis : «Nous ne faisons pas appel à des entreprises pour assurer notre affichage électoral, nous le faisons nous-mêmes.»

Le parti des Pirates luxembourgeois, fondé en 2009, présente des listes dans six communes à la proportionnelle. Trois listes sont complètes : à Luxembourg, Pétange et Remich. Trois autres sont incomplètes : à Esch-sur-Alzette, Kehlen et Clervaux.

En tout, 82 candidats s’alignent sous les couleurs pirates avec un net déséquilibre entre hommes (59) et femmes (23). «C’est mieux que lors des deux scrutins précédents», s’excuse Sven Clement, promettant de faire mieux à l’avenir. De fait, jeudi matin, ce sont six hommes qui ont exposé leurs programmes. Globalement, le Piratepartei veut appliquer son slogan national à la politique communale : «Moderne, juste et transparent.»

L’exigence de transparence, c’est «une information complète des citoyens sur les sites des communes et la possibilité pour chaque citoyen de faire des propositions, de contribuer à l’organisation de la commune». Pour Sven Clement, cela passe aussi par les conseils communaux : «C’est bien de retransmettre un conseil en direct sur internet, mais, franchement, qui a le temps de regarder ça un lundi après-midi à 15h ?»

Face aux grands partis bien implantés, les Pirates visent l’élection d’au moins un conseiller dans chaque commune avec la certitude que cet objectif est atteignable dans les villes où ils ont réalisé des scores supérieurs à 5% lors des scrutins législatifs et européens de 2013.

Chaque commune ayant sa spécificité, les têtes de liste ont fourni des détails sur leurs programmes.

LUXEMBOURG

Dans la capitale, où le parti présente une liste complète de 27 candidats, Sven Clement estime que pour une petite liste ces élections sont un défi «car certains quartiers comptent 10 000 habitants, ce qui les ferait figurer dans les dix premières villes du pays et chacun de ces quartiers est confronté à des problématiques différentes». Il veut croire au changement dans une ville où «le DP tient la mairie depuis 47 ans». Constatant que «la ville ne s’arrête pas aux fortifications», le président des Pirates dit qu’ «il est temps de discuter avec les communes adjacentes afin de créer une vraie métropole».

PÉTANGE

À Pétange, où les Pirates font également le plein de candidats, Marc Goergen dénonce les problèmes de criminalité qui «préoccupent 87% des habitants», selon un sondage. «Il est évident qu’il y faut un bureau de police», avance le candidat qui espère que «la présence d’un candidat CSV qui a été ministre de l’Intérieur (NDLR : Jean-Marie Halsdorf) va nous permettre de discuter de ce problème afin de trouver une solution».

REMICH

Dans la ville mosellane, où les Pirates présentent aussi une liste complète, rien ne va plus à en croire Daniel Frères : «Remich est en train de mourir, les commerces ferment et personne ne les reprend alors que les localités voisines voient s’installer de nouvelles enseignes.» Agent immobilier dans le civil, il a à cœur la revitalisation de la vie économique de la commune et déplore l’introduction «de six tarifs de stationnement différents : c’est absurde dans une commune de cette taille, les gens ne savent plus très bien ce qu’ils doivent payer quand et où».

ESCH-SUR-ALZETTE

Il n’y a pas que Belval dans la vie, dit en substance Jérôme Becker, candidat dans la Métropole du fer où les Pirates présentent 12 candidats sur 19 possibles. «Nous voulons que les autres quartiers bénéficient du même développement que Belval», revendique le candidat, qui déplore particulièrement le coût du logement : «Les gens n’arrivent plus à payer les loyers», poursuit-il en proposant d’introduire «des amendes pour les propriétaires qui laissent des logements vides».

KEHLEN

Le logement est aussi un souci central pour Camille Liesch, vice-président du parti, qui voit Kehlen comme «une commune dortoir» pour deux raisons : «Les gens partent le matin travailler et rentrent le soir pour dormir. Mais aussi dortoir, car cela fait un siècle que les mêmes partis, le CSV et le LSAP, dirigent la commune.» Le vrai problème pour Kehlen, «c’est la qualité de vie en raison du manque de logements et de logements trop chers, mais aussi de la circulation qui se déverse du matin au soir dans les rues».

CLERVAUX

Au Nord, les Pirates présentent à Clervaux une liste de sept candidats menée par Andy Maar, qui s’interroge en premier lieu sur la fusion en 2011 avec Munshausen. «Ça ne fonctionne pas vraiment», dit la tête de liste, qui veut par ailleurs donner la priorité à la mobilité et milite «pour un shared space dans la Grand-Rue afin de la rendre plus sûre».

Fabien Grasser

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