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Eau potable : un projet de loi face à l’état lamentable des sources


Si elle s'améliore, la qualité des eaux luxembourgeoises est encore loin d'être parfaite. (photo Didier Sylvestre)

Un énième débat sur l’eau à la Chambre des députés? Il n’y en a jamais de trop sur le sujet. L’eau, c’est la vie et, au Luxembourg, il faut s’en préoccuper.

Les sources du pays sont dans un état lamentable. Ce n’est pas nouveau. Mais, dans ce cas, il est grandement temps de s’unir pour sauver cette source de vie. Le projet de loi sur l’eau vient d’être déposé et le sujet réapparaîtra bientôt. Mais en attendant…

Jeudi, il y avait le CETA à la Chambre qui a occupé les deux premières heures et qui paraissait le sujet du jour. Mais il y en avait un autre, introduit par Gusty Graas. Le député libéral a lancé une interpellation sur le problème de l’eau potable et de son approvisionnement et, surtout, de sa qualité. Un débat qui a déjà eu lieu à de nombreuses reprises à la Chambre des députés.

Cependant, on oublie parfois trop souvent combien l’eau est précieuse. Cette source de vie, on s’en rappelle en général quand elle est en danger. Or, si le pays n’a jamais connu de pénurie, il s’est déjà fait de belles frayeurs. Les inondations, les pollutions, l’eutrophisation sont autant de risques qu’il faut contenir.

Certes, cette interpellation intervient alors que la ministre a présenté il y a un mois le projet de loi sur l’eau qui remplace celui de 2008. Un nouveau débat abordera toutes les questions qui ont été soulevées jeudi. Le constat est dur pour le Luxembourg dont les eaux souterraines sont aux deux tiers polluées par des pesticides. En 2014, une étude révélait la présence de métazachlore dans plus de la moitié des sources analysées.

Les stations d’épuration ont déjà valu au Luxembourg une lourde condamnation de la Commission, avec une amende de 2 millions d’euros en décembre 2013. L’eau a toujours été un problème que les communes comme l’État ont négligé au vu de l’état des lieux.

Mais soit, Gusty Graas a indiqué qu’il ne voulait désigner aucun responsable et la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, en a fait de même. «Nous n’allons pas nous lamenter sur le passé car on doit regarder vers l’avenir», a déclaré la ministre qui s’est dit heureuse de voir ce thème abordé dans l’enceinte de la Chambre des députés.

Une motion sur le prix de l’eau rejetée

Elle est la première à avoir conscience que beaucoup est à faire concernant la qualité des eaux souterraines. Elle indique vouloir travailler «plus préventivement et de manière plus ciblée». La ministre compte sur la coopération de tous les acteurs, agriculteurs compris, pour améliorer la qualité des eaux. Il s’agit d’assurer «aux générations futures», des ressources suffisantes en eau potable d’autant que la population qui ne cesse de croître fait augmenter les besoins. La ministre rappelle encore que 80 millions ont été injectés l’an dernier pour l’amélioration de la qualité des eaux. Elle rappelle aussi que les communes, tout comme l’État, doivent prendre leurs responsabilités.

La nouvelle loi prévoit des aides allant jusqu’à 90 % pour les dispositifs anti-crues et 100 % pour la renaturation des cours d’eau. Carole Dieschbourg sait que les investissements devront être conséquents pour soutenir les communes et les projets de protection des sources d’eau potable.

Jeudi, le CSV a aussi souhaité parler du prix de l’eau. Il a déposé une motion visant à «engager une discussion sur le prix de l’eau, coût de l’assainissement compris, en tenant compte des répercussions, entre autres, de la réforme projetée sur les finances communales». La motion a été rejetée par la majorité.

Geneviève Montaigu

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