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Euthanasie : une moyenne de 10 cas par an au Luxembourg


Depuis deux ans, les euthanasies sont davantage pratiquées à domicile et en maisons de soins qu'à l'hôpital. (illustration Editpress)

Avec 11 euthanasies enregistrées en 2017 et 8 en 2018, la moyenne d’environ 10 cas par an s’est confirmée sur les 24 derniers mois. Une certaine résistance du corps médical reste toujours présente.

Depuis l’introduction en 2009 de la loi sur l’euthanasie, les « craintes de voir le Luxembourg devenir un pays pour le tourisme de fin de vie ne se sont pas confirmées ». Ce constat a été dressé mardi matin par Mars Di Bartolomeo, ancien ministre de la Santé et actuel président de la Commission parlementaire de la Santé. Il a assisté au côté du président de la Chambre des députés, Fernand Etgen, à la remise du 5e rapport sur l’euthanasie et l’assistance au suicide.

Le rapport est dressé tous les deux ans par la Commission nationale de contrôle et d’évaluation de la loi de 2009, dont le vote avait à l’époque déchiré la Chambre et aussi une partie de la société. En fin de compte, une majorité alternative (LSAP, DP, déi gréng), sans la plupart des députés du CSV, avait donné le feu vert à la proposition de loi introduit par Lydie Err (LSAP) et Jean Huss (déi gréng).

Atteints de cancers et âgés entre 61 et 79 ans

Dix ans plus tard, la moyenne des euthanasies pratiquées au Luxembourg tourne autour de 10 cas par an. En 2017, 11 patients ont bénéficié d’une euthanasie. En 2018, la Commission a enregistré 8 cas. « Ce sont surtout des patients atteints de cancers incurables qui ont recours à l’euthanasie », indique le Dr Carlo Bock, président de la Commission de contrôle. « La grande majorité des patients ayant opté pour l’euthanasie est âgé entre 61 et 79 ans », ajoute-t-il.

Sur ces deux dernières années, la tendance entre les euthanasies pratiquées dans les hôpitaux et aux domiciles des patients s’est inversée. En 2013 et 2014, 11 euthanasies ont eu lieu dans un établissement hospitalier et une seule à domicile.

En 2015 et 2016, ce sont 16 euthanasies qui ont été pratiquées dans un hôpital et une seule à domicile. En 2017 et 2018 par contre, plus que deux euthanasies ont été accordées dans le milieu hospitalier. Pas moins de 13 ont été pratiquées à domicile, les deux restantes ont eu lieu dans des maisons de soins.

Une « opposition claire », un manque d’information

« On peut dire qu’il s’agit de la volonté des patients, mais j’en doute. On remarque plutôt une opposition claire qui reste présente auprès de certains médecins. Trop souvent, ils sont trop peu informés. Il en va de même du personnel soignant », déplore le Dr Carlo Bock.

La Commission de contrôle plaide pour certaines adaptations du texte de 2009 et souhaite aussi qu’une plus importante formation et information aient lieu sur les dispositions de fin de vie existantes au Luxembourg. L’accord de coalition prévoit l’instauration d’un Plan de fin de vie, qui doit garantir à chaque patient d’avoir le libre choix. L’euthanasie restera toutefois la dernière issue possible.

David Marques

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