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Une solidarité et un combat pour les inculpés du procès LuxLeaks


"Ce n'est pas un Luxembourg bashing, affirme Justin Turpel. Le but est d'obtenir une meilleure protection des lanceurs d'alerte et la défense de la liberté de la presse". (photo Isabella Finzi)

De plus en plus nombreux, les soutiens aux trois inculpés du procès LuxLeaks espèrent des changements dans la législation.

« Le soutien est massif », lance Justin Turpel, membre du comité de solidarité avec les inculpés du procès LuxLeaks. Depuis dimanche, les militants arrivent des quatre coins de l’Europe (20 pays européens) pour le début, ce lundi, du deuxième procès LuxLeaks, et pour soutenir les trois inculpés : Antoine Deltour, Raphaël Halet et Édouard Perrin.

«Ce n’est pas un Luxembourg bashing, affirme Justin Turpel. Le but est d’obtenir une meilleure protection des lanceurs d’alerte et la défense de la liberté de la presse. Notre volonté n’est pas de mettre la pression sur la justice, mais de permettre la liberté d’expression de la solidarité et le respect du droit de savoir.» Lucie Watrinet, de la Plateforme paradis fiscaux, ne dit pas le contraire : «Les rulings ne sont pas l’apanage du Luxembourg. Notre logique est vraiment de soutenir les trois inculpés qui nous ont rendu un fier service et de lutter pour plus de justice fiscale.»

Transparence et protection exigées

Cette affaire LuxLeaks a fait bouger des choses dans certains pays européens. Par exemple, la France a désormais la loi Sapin 2, qui offre une meilleure protection aux lanceurs d’alerte. Et au Luxembourg, «le ministre de la Justice (Félix Braz) a proposé de faire une loi en droit interne pour une meilleure protection des lanceurs d’alerte», rappelle Justin Turpel.

Au niveau de l’Union européenne, «un comité spécial d’enquête a été mis en place au Parlement européen, indique Tove Maria Ryding, d’Eurodad et Tax Justice Europe. Il a abouti à la proposition de certaines mesures comme le fait de rendre les rulings publics et d’offrir aux lanceurs d’alerte une véritable protection. Il y a une prise de conscience.»

Mais il reste encore du chemin à parcourir pour que les choses se concrétisent. «Si certains pays européens ont adopté une loi pour protéger les lanceurs d’alerte, souligne Veronika Nad, de Blueprint for Free Speech, d’autres comme l’Allemagne, l’Espagne ou encore la Pologne n’ont toujours pas de définition juridique du lanceur d’alerte.» Et en termes de transparence au niveau des rulings, il reste aussi du travail. «Il y a quelques jours, McDonald’s a annoncé qu’il allait quitter le Luxembourg pour la Grande-Bretagne, évoque Tove Maria Ryding. Qu’est-ce qui a été promis à McDo ? On peut se poser la question. Il faut plus de transparence.» Le combat continue.

Le Quotidien

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