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[BGL Ligue] Pour le F91, il est temps de tirer les choses au clair


Amusée par les déboires du quadruple champion en titre au niveau national, fascinée par ses réussites internationales, toute la DN sait que quelque chose d'important se joue ce soir. (illustration Luis Mangorrinha)

Le F91 joue une grande partie de ses chances de titre ce mercredi soir (match en retard de la 2e journée), contre un Titus Pétange qui reste ambitieux au minimum, mais tout de même dangereux.

Le F91 ne vit pas en dehors du monde des vivants. Lui aussi, sait ce que c’est, une spirale négative. Il en a déjà vécu, ces dernières années. Quatre matches consécutifs sans victoire , en DN, il a déjà connu ça en 2014 et 2016. Et cela doit servir d’alerte rouge à Pétange, à chaque fois il s’en est tiré avec fracas, infligeant un 5-0 au CSG la première fois et un 6-1 à Canach la seconde.

Carlos Fangueiro l’affirme pourtant haut et fort, il n’a «jamais vu le F91 comme ça». Il parle là d’un état de délabrement général au niveau local. Bertrand Crasson, qui vient de reprendre la main derrière Emilio Ferrera, ne lui donne même pas forcément tort tant le match sent le couperet : «Oui, j’ai senti de la nervosité et de l’anxiété. Mais Nicosie a fait grandir les joueurs.» Cette première victoire de l’histoire du pays en phase de groupes de l’Europa League n’a toutefois rien changé à sa vie : il reste douze points derrière Differdange et surtout le Progrès, candidat déclaré au titre. «Toutes les responsabilités sont donc sur leurs épaules, claironne Fangueiro. Nous, on continue de ne viser que le top 5. Eux, ils n’ont plus de marge de manœuvre en DN.»

Ce n’est pas parce qu’un coach adverse désireux de mettre la pression sur l’adversaire le proclame qu’une rencontre est un tournant. Mais quand les trajectoires personnelles télescopent les impératifs de résultats, on est en plein dedans.

« Le championnat commence à Pétange »

S’il ne bat pas le Titus, le F91 va forcément entendre tout le pays dire qu’il a déjà perdu le titre. Ce ne sera pas forcément vrai, mais d’autres nuages pourraient s’accumuler. Notamment au-dessus du staff. Bertrand Crasson, qui ne sait toujours pas concrètement quelle est sa situation personnelle («J’imagine qu’on en reste sur ce qui a été dit jusque-là, un contrat jusqu’en fin de saison. Mais l’urgence n’est pas là et le club n’a pas d’énergie à perdre avec ça»), a vu Flavio Becca déclarer à nos confrères du Tageblatt, ce week-end, en marge de Virton – Beerschot qu’il «verrait mercredi» pour la suite des opérations à Dudelange. Cela ressemble furieusement à un ultimatum alors que son bras droit, Sofiane Benzouien, avait reconnu à Nicosie, dans l’euphorie de la victoire, qu’on ne «change pas une équipe qui gagne», mais qu’il aurait été bien en peine de dire ce qui se serait passé si le F91 avait perdu.

Heureusement pour lui, Crasson en a vu beaucoup d’autres. «Je peux difficilement m’arracher les cheveux, je n’en ai plus», sourit-il. C’est ce qui a fait sa force depuis son arrivée aux commandes. Une dédramatisation perpétuelle, une légèreté assumée après plusieurs semaines de ce que les joueurs ont considéré comme une enrichissante mais pesante parenthèse Ferrera. Cela ne l’empêche pas d’être aussi exigeant que son prédécesseur et de s’imposer, en plus, des chausse-trappes. Comme quand il déclare qu’il faut «impérativement» un six sur six contre Pétange et Rosport. Sinon ? Sinon, le F91 est mal et lui aussi. Mais il l’a promis, mardi : «Le championnat commence à Pétange.» Deux mois après tout le monde.

Julien Mollereau

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