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[Nations League] Les regrets seront éternels


Le gardien luxembourgeois Anthony Moris est battu par le Biélorusse Alexander Hleb (Photo : Luis Mangorrinha)

En s’inclinant 2-0 jeudi soir contre la Biélorussie, les Roud Léiwen ont raté le seul match qu’il ne fallait surtout pas manquer. Le rêve d’une participation à l’Euro devient une chimère.

Les bras écartés en signe d’incompréhension, visiblement fâché d’avoir raté le grand coup de sa fin de carrière, Aurélien Joachim a l’air furieux. Ses coéquipiers, eux, sont hagards. Le coup de sifflet vient d’être donné et c’est une horreur sans nom. Cela n’empêchera pas les gars de Luc Holtz d’entamer un tour d’honneur en marchant, à mille lieues de la joie communicative de leurs dernières sorties maison. Rideau sur les espoirs de toute une nation dans le froid mordant de novembre.
On aimerait pouvoir dire à cette génération naissante que les regrets ne sont pas éternels. Hélas si, ils le sont. Jeudi soir, elle est passée à côté d’une occasion unique d’écrire une page importante de son histoire tout juste naissante et ce genre d’opportunité ne se représentera pas, au mieux, avant quatre ans. En 2023, pour la prochaine Nations League, la maturité sera alors certainement suffisante pour prétendre à quelque chose d’encore mieux, mais il n’y a pas à hésiter tant que ça : ces gamins avaient la qualif dans le coffre et les moyens de nous faire croire encore quelques mois de plus à l’Euro-2020.

4 500 spectateurs y ont cru
Et ils avaient réussi à en convaincre le pays puisque plus de 4 500 spectateurs les avaient suivis dans ce match qui n’aurait pas été sexy s’il n’avait été porteur d’autant de promesses. Elles sont mortes et enterrées. Désormais, pour se qualifier, il faudrait aller gagner en Moldavie et espérer voir le nouveau leader biélorusse s’incliner contre la lanterne rouge saint-marinaise, dimanche. Les miracles en foot, ça n’existe pas dans de telles proportions.
Luc Holtz, c’est bien logique, était redevenu jeudi un sélectionneur normal, fasciné par le résultat et rien que le résultat, dans la lignée de son huis clos total et de son interdiction des médias à Lipperscheid, toute cette semaine. Lui qui s’attache sans cesse à rappeler que seule la manière compte à ses yeux, lui qui postule depuis des années l’importance dans le football moderne de surprendre à tout prix son adversaire, n’a pour une fois rien prévu de fou ou tout le moins qui sorte décidément de l’ordinaire. C’est très humain.
Rattrapé par l’enjeu, il a simplement mis ses meilleurs, sans autre considération que celle d’avoir à gagner un match, loin des paramètres du temps de jeu (en trop pour les Dudelangeois, ou en déficit pour certains cadres) ou des positions (il a malgré les usages des clubs inverser les positions usuelles de Philipps et Gerson).

Pas d’animation offensive
La seule marge de manœuvre qu’il a voulu s’octroyer pour ces 90 minutes les plus importantes depuis son arrivée aux commandes des Roud Léiwen le 26 mars 2008, il y a 10 ans, 7 mois et 20 jours tenait aux petits mensonges calibrés sur l’état de forme de Danel Sinani et Dave Turpel, forcément «fatigués» vu la charge dingue qu’ils supportent avec le F91. Et pourtant sur le terrain.
Comme à Minsk, la première mi-temps fut atroce. Sans solution offensive notamment, polluée par le retour à la baguette dans les rangs biélorusses d’un Hleb extraordinairement juste, malgré ses 37 ans. Holtz a, dit-il, énormément travaillé l’animation offensive. On n’en a rien vu, chez ces Roud Léiwen paralysés, sans solutions et retournés aux vestiaires menés au score après que Dragun a trouvé la lucarne d’un plat du pied imparable (0-1, 37e). La seule vraie satisfaction, à 21 h 30, c’est de voir le Grand-Duché mené d’un petit but seulement. Et donc à une seule petite réalisation de garder la main dans ce groupe 2 dont il n’est alors plus leader.
Cette chimère ne durera pas longtemps. Dragun, encore lui, sera à la retombée d’un coup franc pour tuer tout suspense avant même l’heure de jeu (0-2, 54e).
La révolte surviendra alors a minima. Il y manquera tout ce qui a fait la qualité de ces deux dernières années de compétition. Le réalisme notamment, qui était pourtant l’un des acquis majeurs de cette conquête des sommets. Joachim touchera la barre, Bensi trouvera le petit filet. Et l’espoir mourra avec ces échecs…

Julien Mollereau

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