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[Justice] L’ex-instituteur de Bissen cherchait des tiques aux enfants…


L'affaire d'attouchements est jugée cette semaine à la cité judiciaire de Luxembourg. (Photo : Julien Garroy).

Le procès d’un ex-instituteur de Bissen poursuivi pour attouchements, entre autres, a débuté lundi. À la police, il a expliqué avoir cherché des tiques sur les enfants. Le procès se poursuit ce mardi après-midi.

Plus de 400 photos et sept vidéos avaient été retrouvées sur l’ordinateur, le portable et autres supports informatiques du quadragénaire, en 2016. L’enquête contre cet enseignant de l’école de Bissen avait été lancée à la suite d’un signalement au parquet par l’inspectrice, en novembre 2015. Peu de temps après avoir appris qu’une élève avait du mal à se rendre à l’école, une autre mère aurait rapporté que sa fille craignait de tomber dans la cour de récréation, de peur que l’enseignant ne vienne s’occuper d’elle…
L’enquête avait pris son cours. La suite, on la connaît.

L’enseignant, en fonction depuis 2001 et, à l’époque, titulaire d’une classe du troisième cycle, avait été suspendu. «Fin 2015, début 2016, les événements se sont précipités.» Voilà les mots de l’inspectrice, entendue lundi après-midi. En décembre 2015, elle aurait informé le ministre par écrit. Et en janvier 2016, on aurait demandé à l’enseignant de faire un travail de bureau.

Un film visionné à huis clos

Le quadragénaire est non seulement poursuivi pour attentats à la pudeur mais aussi pour outrages publics aux bonnes mœurs. Si les premiers faits reprochés remontent à l’année 2003 – à l’époque, lors d’une excursion à Hollenfels, il aurait déjà filmé les enfants en train de prendre leur douche – les derniers se situent en 2015. D’autres incidents auraient eu lieu en 2007 et 2009. De nouveau lors de colonies.
Le soir, après avoir passé la journée avec les élèves dans la forêt, il aurait invité certaines filles, âgées d’environ 10 ans, après la douche, de l’attendre nues dans la chambre. Car il aurait voulu regarder si elles n’avaient pas été piquées par une tique, explique l’enquêteur. Mais, lors de ces contrôles, il en aurait profité pour filmer leurs parties intimes.

Lors de son audition, le quadragénaire avait parlé d’un certaine «excitation», a encore rapporté l’enquêteur, lundi. Il aurait reconnu trois inspections de tiques. Mais juste un seul film a pu être retrouvé. Ce dernier a d’ailleurs été visionné, lundi après-midi, à huis clos, lors du premier jour du procès.

La police judiciaire avait également retrouvé un film de six minutes datant de mars 2013 : dans les vestiaires de la piscine, il avait filmé comment les enfants s’habillaient et se déshabillaient. Toujours d’après l’enquêteur, l’enseignant aimait regarder des images pédopornographiques. Des différents films, il aurait sorti plusieurs photos sur lesquelles on voyait les filles nues.

La police avait encore saisi d’autres documents de l’enseignant. Après la première perquisition, il avait été pris d’une «grande peur». «J’aurais dû effacer des choses. Je suis en colère.» Voici d’autres bribes de phrases recueillies. On avait remarqué qu’il s’était préparé à son audition à la police, a encore soulevé l’enquêteur.

Trois audiences sont au total prévues pour ce procès. Lundi après-midi, plus de public que d’habitude avait pris place dans la grande salle d’audience du tribunal d’arrondissement. Le procès se poursuivra ce mardi après-midi. Après l’audition d’un enquêteur du service de protection de la jeunesse de la police judiciaire, d’un psychologue et d’un neuropsychiatre, cela sera au tour du prévenu, âgé de 42 ans, de s’expliquer.

Fabienne Armborst

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