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Deborah de Robertis nue devant la Joconde au Louvre


L'artiste s'est invitée samedi au musée du Louvre, devant la Joconde. (copyright Deborah De Robertis, photo Guillaume Belvèze)

La performeuse luxembourgeoise s’est une nouvelle fois illustrée, samedi 15 avril, en apparaissant nue devant le célèbre tableau de Léonard de Vinci. Une façon pour l’artiste de donner vie à Mona Lisa et de la « sortir de son mutisme ».

Comme à chaque fois, sa performance a été perturbée par l’intervention « violente » des vigiles. « Les gardes ont essayé de m’immobiliser avant que je réussisse à me libérer », témoigne Deborah de Robertis, qui indique avoir finalement réussi à tenir le public en haleine durant deux heures. « L’arrivée des vigiles n’est à chaque fois que le début de la performance, et non la fin », souligne celle qui n’en est pas à son coup d’essai en matière de happenings dénudés à vocation artistique.

Le musée du Louvre, à Paris, n’a finalement pas porté plainte.

Deborah de Robertis avait choisi la date anniversaire de la naissance de Léonard de Vinci pour « réactualiser » à sa manière son chef d’œuvre. Après avoir enlevé sa robe, la Luxembourgeoise a dévoilé son sexe et s’est mise en mouvement, sur fond de violon, avant de se poster les jambes écartées devant le tableau de la Joconde, afin de « rendre hommage au mythe de son regard ».

Fidèle à sa volonté d’adopter le point de vue du modèle, Deborah de Robertis explique : « J’incarne une Mona Lisa qui sort de son silence pour s’imposer créatrice, auteur, propriétaire de ce point de vue. Lorsque je dévoile son sexe, je lève le voile sur son secret et je la sors de son mutisme: exposer son sexe, c’est pousser un cri. Je permets au modèle de s’affranchir des multiples regards : ceux du spectateur, des visiteurs, photographes, du peintre. »

Deborah de Robertis lors de sa performance au musée du Louvre. (copyright Deborah De Robertis, photo Guillaume Belvèze)

Deborah de Robertis lors de sa performance au musée du Louvre. (copyright Deborah De Robertis, photo Guillaume Belvèze)

Cette apparition rappelle fortement celle de la Luxembourgeoise devant « L’origine du monde » au musée d’Orsay, en mai 2014. Trois ans plus tard, Deborah de Robertis a multiplié ce type de happenings visant à incarner des « modèles » féminins tels que la poupée Barbie, le mannequin Monica Bellucci (photo de Bettina Rheims), « Olympia » (tableau de Manet) ou encore une prostituée (tableau «The Gallien Girl », de Frantisek Kupka).

« À travers la Joconde, je revendique pour le modèle le statut d’auteur à part entière, la maîtrise totale de son image et de sa propriété intellectuelle. En dénonçant la surexploitation de son image devenue commerciale, en se positionnant en créatrice, Mona Lisa redonne sa place aux femmes dans l’histoire de l’art », souligne Deborah de Robertis, qui cherche à s’inviter « dans la conversation entre l’auteur et son œuvre ».

Poursuivie pour exhibition sexuelle lors de deux performances, l’artiste a été relaxée en décembre 2016 par le tribunal correctionnel de Paris.

copyright Deborah De Robertis, photo Guillaume Belvèze)

(copyright Deborah De Robertis, photo Guillaume Belvèze)

Le Quotidien

2 plusieurs commentaires

  1. C’est pas normal..!!!!!

    • Non, mais ce n’est pas fait pour être normal, justement!

      Elle avait été relaxée pour sa performance devant l’Origine du monde. On pouvait en effet estimer qu’un public venu regarder un tableau représentant explicitement un sexe en gros plan ne pouvait pas être offensé outre mesure par la vue d’un sexe réel.

      Ici, le public de la Joconde, c’est tout le monde. A suivre donc.

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