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Paypal et le Fonds national de la recherche créent une nouvelle chaire à l’université


Pour le PDG de PayPal, Dan Schulman, des changements «plus rapides que jamais» sont à venir dans le secteur financier.(Photo Editpress/Isabella Finzi°

L’université du Luxembourg accueille une nouvelle chaire conjointement financée par PayPal et le FNR, qui aura pour thème de recherche le futur des services financiers.

Parce qu’avec les progrès technologiques, notamment en matière de digitalisation, et ceux des services du secteur financier, les changements sont inéluctables, le Fonds national de la recherche luxembourgeois (FNR) et PayPal, l’entreprise américaine leader des services de paiement en ligne au chiffres d’affaires de plus de 4 milliards de dollars, ont décidé de s’associer pour mettre en place à l’université du Luxembourg une chaire entièrement consacrée à l’étude des futurs services financiers.

«Il y aura plus de changements dans le secteur financier dans les cinq années à venir qu’il n’y en a eu dans les trente dernières, avec la 5G, la collecte de données qui explose, l’informatique…», a prévenu Dan Schulman, le PDG de PayPal, venu spécialement hier à l’université de Belval pour présenter cette nouvelle chaire. «Nous devons donc réfléchir à tout cela. Et le partenariat public-privé est essentiel pour définir comment les entreprises peuvent agir de façon éthique.»

Jusqu’à 5 millions d’euros de budget

Le budget dont sera dotée la «Paypal – FNR PEARL Chair», la 9e chaire «d’excellence» du FNR, dénote l’importance de ces enjeux pour l’économie : «Entre 3 et 5 millions d’euros.» Le programme de recherche est prévu pour durer initialement cinq ans. C’est le professeur Gilbert Fridgen, spécialiste des blockchains (des sortes de registres virtuels qui permettent de stocker et transmettre des informations) qui conduira l’étude.

«Les principaux objectifs de ce groupe de recherche seront de comprendre la transformation digitale dans divers secteurs, concevoir des solutions sur mesure pour la fintech et la technologie de réglementation, et aussi développer des principes généralisables pour déterminer ‘ce qui fait une bonne conception’», a expliqué le professeur Fridgen.

«Avec les avancées dans les technologies digitales, le secteur des services financiers mais aussi notre économie et notre société dans son ensemble, se dirigent vers des changements considérables (…). Afin de fournir les services financiers du futur, le secteur financier doit comprendre les besoins des consommateurs et des partenaires commerciaux», a poursuivi Gilbert Fridgen.

«Par exemple, en Allemagne, les banques utilisent la vidéo pour authentifier un client et lui permettre d’ouvrir un compte. Or, aujourd’hui, on peut trafiquer les visages sur les vidéos. Ce qui signifie que dans le futur, on ne pourra plus avoir confiance en la vidéo dans ce secteur. Autre exemple : des machines complètement autonomes seront des grands acteurs dans l’économie. Il faudra trouver un moyen de générer de la confiance entre ces machines.»

Un hub vers l’Europe

L’implantation de cette chaire à l’université du Luxembourg ne doit rien au hasard, comme l’a rappelé hier le ministre des Finances, Pierre Gramegna : «Le Luxembourg, stable politiquement, socialement et économiquement – il est l’un des dix derniers pays a avoir le triple A – est une porte d’entrée vers le marché européen, un marché de 500 millions de consommateurs.»

«Mais nous sommes aussi une base de consommateurs potentiels, avec 140 banques établies à Luxembourg, qui est aussi un pilier pour les assurances. C’est suffisamment rare pour être souligné ! Cette chaire est donc très spéciale : nous avons la crédibilité et les acteurs du secteur tout autour.»

Tatiana Salvan

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