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Salvini marque un «autogol»

On dirait bien que son arrogance et que sa politique aux relents fascistes ont finalement fini par se retourner contre lui. En Italie, lors des matches de football, on parle d’autogol lorsqu’un joueur d’une équipe marque un but contre son camp. Cela se produit involontairement, dans la grande majorité des cas, à moins que le match n’ait été truqué, comme les amateurs du Calcio ont souvent pu le constater dans les divers scandales de paris arrangés, tel le «Calciopoli», qui a fait à l’époque couler beaucoup d’encre.

En Italie, le football et la politique sont des milieux très proches, et la métaphore footballistique de l’autogol colle à merveille aux lâches et finalement vaines manœuvres de celui qui a instauré un climat de haine et d’intolérance dans la péninsule depuis son arrivée au poste de vice-Premier ministre. Ce même Salvini, qui déclarait il y a peu vouloir les pleins pouvoirs, se retrouve désormais en position de fuorigioco (hors-jeu au football), et c’est certainement mieux comme cela, n’en déplaise à ses tifosi (supporters), qui restent nombreux dans les tribunes du «stade de l’extrême droite» qu’il a bâti à coups de déclarations ultranationalistes et racistes. Certes, Salvini entend jouer les prolongations et aller jusqu’aux tirs au but en appelant ses partisans à manifester leur indignation dans les rues de Rome, le 19 octobre, et annonce déjà qu’il sera soutenu par les partis politiques Fratelli d’Italia et Forza Nuova.

Il n’a jamais rien voulu lâcher, et le voilà qui persiste et signe… en annonçant cette grande manifestation. Par respect pour tous les Italiens qui ont voté pour sa Ligue populiste et pour tous ceux qui continuent à le soutenir, admettons que sa persévérance est honorable.

Mais pour une importante frange des Italiens, dont ceux du Luxembourg, qui ne peuvent plus ni voir son visage (même en poster) ni entendre la moindre de ses diatribes souvent archiviolentes contre les migrants et les étrangers, l’annonce d’un nouveau gouvernement, même si la coalition (Parti démocrate et Mouvement 5 Étoiles) apparaît comme inédite et probablement non viable, est un grand soulagement.

Claude Damiani

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