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Le gel fait des dégâts dans le vignoble luxembourgeois


La durée de cette période de gelée inquiète les professionnels. Les prévisions météo pour ce week-end et le début de la semaine prochaine ne sont pas bonnes. (photo archives LQ)

Le gel de ces derniers jours a fait des dégâts dans le vignoble luxembourgeois. Les rendements seront en baisse lors des prochaines vendanges. Cet épisode de gel particulièrement long sur la Moselle luxembourgeoise est rarissime. Les températures devraient rester glaciales la nuit et au petit matin jusqu’à la fin de la semaine prochaine.

Le pays grelotte depuis le début de cette semaine. Le retour de ces températures négatives dans le pays la nuit et au petit matin a saisi une nature qui avait pris ses aises un peu trop tôt dès la mi-mars. Le long de la Moselle, le froid glacial a aussi eu des conséquences sur le vignoble luxembourgeois. « Le gel a fait des dégâts graves dans certains lieux-dits, d’autres secteurs ont été épargnés », confirme Serge Fischer, conseiller viticole à l’Institut viti-vinicole. Mais l’ampleur des dégâts ne sera connue que la semaine prochaine après examen des bourgeons qui sont déjà sortis depuis plusieurs semaines sur les ceps.

Pour le chardonnay, la pousse végétative a lieu très tôt, le vigneron peut ainsi vérifier si le bourgeon se dessèche après avoir été gelé. Si c’est le cas, il n’y aura pas de raisins! L’elbling était, quant à lui, juste en train d’éclore, il faut donc attendre et observer si sa pousse se poursuit afin de savoir si le bourgeon a réchappé à la morsure du froid glacial.

« La situation est difficile, bon nombre de bourgeons ont été brûlés même dans des coteaux bien situés », s’inquiète de son côté Ern Schumacher, président des vignerons indépendants. Pour l’ampleur des dommages, c’est encore difficile à dire, nous devons encore attendre une ou deux journées pour faire l’état des lieux. Déjà l’année dernière, nous avons été touchés par la maladie du mildiou, le froid…. »

La qualité pas impactée

Le conseiller viticole Serge Fischer annonce d’ores et déjà une baisse de rendement du vignoble luxembourgeois pour les prochaines vendanges. Rappelons que le gel ne remettra pas en cause la qualité du raisin.

« Les températures ont été très basses depuis le début de la semaine , poursuit-il. Ce matin (jeudi), à 6  h, nous avons eu -4,4 °C à Grevenmacher, -1,9 °C à Remich, -2,9 °C à Remerschen… Ces relevés sont pris à deux mètres de hauteur et il fait encore plus froid près du sol. Par exemple, à Grevenmacher, nous avons relevé une température de -7,5 °C à 20  centimètres du sol .»

Les pieds des ceps sont soumis à rude épreuve aussi et les racines des jeunes plants ont logiquement fortement souffert de ce retour des températures hivernales. Ces jeunes plants ont été mis en terre il y a entre deux et trois semaines, ajoute Serge Fischer. Cette période de gel insolite que subit la Moselle luxembourgeoise risque tout simplement de les tuer. Ces nouveaux plants concernent entre 20 et 30  hectares de vignes sur les 1  300 du vignoble grand-ducal. Là encore, il est encore tôt pour tirer un quelconque bilan au niveau des pertes… mais les prévisions météo ont de quoi inquiéter.

En effet, jusqu’à la fin de la semaine prochaine, les prévisionnistes de MeteoLux ont annoncé des températures très basses. Le gel persistera donc jusqu’à la fin de la semaine prochaine et risque de faire d’autres dégâts. Si les vignerons de la Moselle ont l’habitude des brefs épisodes de gel au printemps, cette longue période de froid intense (deux semaines!) alors que les bourgeons sont apparus est rarissime au Grand-Duché, selon Serge Fischer. Difficile donc de quantifier l’impact final de ce long épisode de calamité!

Laurent Duraisin

Assurés, oui mais…

Le conseiller viticole de l’Institut viti-vinicole, Serge Fischer, précise que la plupart des viticulteurs qui vivent de leur savoir-faire sont assurés contre ce risque de gel. Un risque qui revient forcément tous les ans. L’État donne une aide précieuse aux vignerons pour la prime d’assurance, à hauteur de 65  %. Les vignerons devraient être dédommagés. Mais reste le problème des rendements… Si le vigneron n’a plus de bouteilles en cave pour satisfaire sa clientèle à cause de faibles vendanges, il ne peut plus gagner d’argent… et là, c’est la trésorerie qui trinque, assurance ou pas.

 

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