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Roeser : des écoliers solidaires et pleins d’idées


Les enfants trient les denrées et les regroupent par type. Ils vont encore récolter les dons de trois classes, pourtant la salle est déjà surchargée. (photo Audrey Libiez)

Pas question d’aborder les fêtes sans un geste solidaire. Les enfants du cycle 3 de Roeser ont collecté des denrées alimentaires pour la Cent Buttek. Lundi, l’heure était à la récolte et au tri.

Au milieu des montagnes de denrées alimentaires et de produits d’hygiène, la classe du cycle 3 de Jennifer Nestler revient sur l’action qu’elle réalise. Avec enthousiasme, les élèves racontent les uns après les autres leur histoire. «C’est une classe qui a toujours beaucoup d’idées et tout va très vite», explique l’enseignante.

Alors, quand un mois plus tôt les élèves veulent, comme l’année dernière, effectuer un projet solidaire, leur maîtresse les suit. «Nous voulions aider les gens qui n’ont pas beaucoup d’argent en récoltant des biens que nous donnerions à la boutique solidaire de Bettembourg», note Charlotte.

Un calendrier de l’avent inversé

L’aventure démarre avec la rédaction «d’une lettre à la commune et à tous les instituteurs», se souviennent Adam et Sofia. «Dans cette lettre, nous avons mis tout ce que nous voulions faire», renchérit Adela.

À partir «du 29 novembre, nous sommes allés dans toutes les classes (33 au total) pour expliquer notre démarche», ajoutent Sofiane et Lucie, rapidement relayés par Lena et Charlotte : cela allait «du précoce à la sixième année, y compris les élèves handicapés inscrits dans l’école avec lesquels nous faisons du sport».

Leur initiative a surpris et séduit les enseignants, mais aussi les écoliers qui «ont posé beaucoup de questions», ajoute Rafael et Hannah.

Chaque classe a reçu un grand sac de course et une lettre destinée aux parents. L’objectif est de réaliser un calendrier de l’avent inversé : «Au lieu d’ouvrir une case et de prendre un chocolat, on met chaque jour un produit dans le sac», explique Lena.

 

•Au premier plan de gauche à droite : Sofiane, Adam, Rafael. Au second plan de gauche à droite : Lucie, Maxim, Sofia, Adela, Charlotte, Hannah, Alexandra, Ella, Lena.

Au premier plan de gauche à droite : Sofiane, Adam, Rafael. Au second plan de gauche à droite : Lucie, Maxim, Sofia, Adela, Charlotte, Hannah, Alexandra, Ella, Lena.

 

Des parents «très fiers»

Toute l’école s’est prêtée au jeu, sans doute galvanisée par l’énergie de cette classe qui crie «oui» à l’unanimité lorsqu’on lui demande si elle est heureuse et fière d’avoir mené ce projet à bien.

Tous sont parfaitement rodés sur les explications et sur les produits que l’on peut donner : «miel, lait», ose à peine prononcer Alexandra, une jeune Portugaise qui vient d’arriver dans le pays. «Pâtes, brosses à dents, friandises, farine, soupe…», bref des denrées non périssables et même des produits pour bébés. Au total, les enfants de la classe ont récolté plus de 40 sacs dont les produits remplissent 16 tables, et ce n’est pas fini. Il reste encore des dons à ramasser et à trier. Ils ont eux-mêmes transporté toutes les denrées avec leurs biscoteaux et les apporteront jeudi à la Cent Buttek grâce à une camionnette prêtée par la commune.

Les parents des élèves de cette classe pas comme les autres ont également été contaminés par leur enthousiasme: «Maman a trouvé l’idée très cool», lance Ella. «Ils étaient très fiers», ajoute Rafael.

Et comment résister à ces élèves âgés de 9 à 10 ans qui veulent absolument faire un acte généreux avant les fêtes, pour permettre à tout le monde de bien manger ?

Audrey Libiez

L’an passé, Maxim a amené les dons jusqu’en Afrique

L’année dernière, cette classe très engagée avait déjà mené une opération solidarité en faveur d’un village en Namibie.

Les enfants avaient confectionné des biscuits pour la population. Les parents sont allés plus loin dans la démarche en organisant un marché de Noël dont les bénéfices, 1 300 euros, ont permis à la population de bénéficier d’un panneau photovoltaïque pour leur fournir de l’électricité.

Maxim a même eu la chance d’aller avec sa mère sur place pour remettre l’argent aux habitants. Un souvenir qui a bouleversé ses a priori.

«J’avais peur que les gens soient agressifs car ils ne reçoivent pas à manger tous les jours.»

Une fois sur place, la situation était bien différente que dans son imagination. L’accueil de la population a été très chaleureux, «même quand nous nous sommes arrêtés à une station pour prendre de l’essence : tous les enfants venaient pour jouer au ballon avec moi».

Un souvenir et un voyage marquants qui, à coup sûr, lui ont permis d’ouvrir davantage son esprit.

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