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Vosges : les indéfectibles soutiens d’Antoine Deltour


Une douzaine de soutiens d'Antoine Deltour avait encore fait le déplacement depuis Épinal, mardi, pour témoigner leur solidarité avec le lanceur d'alerte de l'affaire LuxLeaks. (Photo: Tania Feller)

Ils sont venus jusqu’au bout : mardi, alors que les procédures judiciaires intentées contre Antoine Deltour touchaient à leur terme, une douzaine de membres de son comité de soutien sont venus d’Épinal à Luxembourg pour témoigner leur solidarité au lanceur d’alerte vosgien de l’affaire LuxLeaks.    

À l’ancien président français François Hollande qui se targue dans son dernier livre de lui avoir apporté un concours sans faille, Antoine Deltour réplique sur sa page Facebook que c’est son comité de soutien qui l’a aidé et trouvé les fonds pour payer ses avocats et non l’État français. Mardi, et sans doute pour la dernière fois, une douzaine de membres du comité ont fait le déplacement à Luxembourg pour épauler le lanceur d’alerte au moment où la Cour d’appel de Luxembourg rendait son ultime arrêt dans les procédures intentées contre le lanceur d’alerte des LuxLeaks. Ils sont tous originaires d’Épinal et de sa région d’où est originaire et habite Antoine Deltour et sa famille.

«Antoine je le connais depuis tout petit, ses parents sont des amis de longue date, alors quand, début 2015, on a appris ce qui lui tombait dessus on s’est tout de suite réuni pour voir comment on pouvait l’aider», raconte Alain. L’on était certes loin, mardi, des centaines de militants rassemblés sur le parvis de la Cité judiciaire il y a deux ans pour manifester leur solidarité avec les lanceurs d’alerte Antoine Deltour, Raphaël Halet et le journaliste Édouard Perrin. Mais la douzaine de membres qui sont venus d’Épinal, la ville d’Antoine Deltour, constituait à n’en pas douter le carré des fidèles parmi les fidèles.

«Ce qu’Antoine a fait est juste»

«Vous savez, on est tous à la retraite, alors on a le temps», lâche un septuagénaire. «Et puis, il y a de bonnes bières dans les cafés alentour», rigole un autre. Un peu agacée par ces forts en gueule, l’une de leurs voisines rectifie : «Si on est là, c’est avant tout parce qu’on a la foi, parce qu’on pense que ce qu’Antoine a fait est juste.» Tout le monde acquiesce. Leur indignation est intacte, tant sur les poursuites intentées contre le lanceur d’alerte qui leur paraissent injustes, que sur le scandale fiscal des tax rulings qu’il a révélé à travers les LuxLeaks, des montages conclus entre le fisc luxembourgeois et des multinationales pour réduire leurs impôts à peu de chose.

Quand, quelques minutes avant le rendez-vous devant la Cour d’appel, le lanceur d’alerte fait son apparition sur le parvis de la Cité judiciaire aux côtés de son avocat luxembourgeois, Philippe Penning, ils entonnent leur rituel  chant «Merci Antoine ! Merci Antoine !». Et comme à leur habitude depuis maintenant deux ans, ils brandissent leurs banderoles et calicots exigeant protection des lanceurs d’alerte et justice fiscale. Les quelques photographes et caméraman qui couvrent encore l’événement saisissent

Pour ce dernier déplacement, ils n’ont pas cette fois affrété de bus comme ils le faisaient depuis deux ans quand ils étaient parfois des dizaines de Lorrains à se lever avant l’aube pour être sûrs de ne pas louper les audiences du matin lorsqu’il y en avait. «Je tenais à être là à chaque fois, il n’y a qu’une fois où je n’ai pas pu venir», dit avec fierté Jean-Luc.

«On va s’ennuyer maintenant…»

Mardi après-midi, après la lecture de l’arrêt de la Cour d’appel, cette joyeuse bande grisonnante aux airs un peu rebelle est allée lever son verre en l’honneur d’Antoine Deltour dans un café voisin du tribunal. Philippe Penning, avocat du lanceur d’alerte, est assailli de questions sur la portée de l’arrêt rendu par les magistrats. Sur un coin de table, Romain, le frère d’Antoine, peaufine le communiqué que le comité s’apprête à diffuser aux médias du monde entier.

«On va s’ennuyer maintenant que c’est fini», plaisante une fidèle. «Il y a encore suffisamment de combats à mener», rétorque une autre. Quoi qu’il en soit, leur prochain rendez-vous, ce sera le 15 juin à Épinal pour dissoudre le comité de soutien qu’ils avaient créé en 2015. Une disparition synonyme de victoire pour Antoine Deltour. Victoire qui, par leur fidélité, leur solidarité et la fierté qu’ils ont mis à défendre le Vosgien, est aussi un peu la leur.

Comité de soutien à Antoine Deltour : https://support-antoine.org/#

Fabien Grasser

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